Le mois de janvier est le mois de sensibilisation à la maladie d’Alzheimer, et dans ce contexte, nous explorerons dans cet article les multiples façons dont le diabète et la maladie d’Alzheimer peuvent interagir.
Facteurs de risques et moyens de préventions
Lorsque l’on compare les facteurs de risque associés au diabète et ceux associés à la maladie d’Alzheimer, les similitudes sont flagrantes. Les facteurs de risques communs aux deux maladies sont :
- Un taux élevé de cholestérol
- Le manque d’activité physique
- Une mauvaise alimentation
- Le tabagisme
- L’embonpoint et l’obésité
- L'hypertension artérielle
Mais plus encore, le diabète est lui-même un facteur de risque pour l’Alzheimer. Aussi, le diabète augmente significativement le risque d’accident cardiovasculaire et d’infarctus. Ce genre d’accident endommage les vaisseaux sanguins qui alimentent le cerveau et augmente singulièrement le risque de développer la maladie d’Alzheimer ou d'autres troubles cognitifs.
La bonne nouvelle, c’est que le diabète, l’Alzheimer et les problèmes cardiovasculaires ont aussi en communs les moyens de prévention. Pour ces trois pathologies, on suggère d’adopter une alimentation centrée sur les fruits et légumes, riche en grains entiers, en protéines faibles en gras saturés et qui contient des aliments riches en bon gras comme le poisson. On suggère aussi d’être actif à la hauteur minimale de 30 minutes d’activité physique par jour, 5 jours par semaine, de surveiller sa tension artérielle et de maintenir un poids santé, ainsi que d’arrêter de fumer (ou ne pas fumer). Pour l’Alzheimer, on suggère aussi de maintenir un bon niveau d’activité cognitive en maintenant un cercle social actif, en lisant, en continuant de s’intéresser à de nouveaux sujets, etc.
On peut aller jusqu’à considérer le diabète, l’Alzheimer et les problèmes cardiaques comme les conséquences d’un même mal : de mauvaises habitudes de vie. D’où l’importance de commencer tôt à développer de bonnes habitudes de vie et à les maintenir le plus longtemps possible pour vieillir en santé.
La gestion du diabète lorsqu’on est atteint d’un trouble cognitif
La gestion du diabète en elle-même n’est pas toujours chose facile. Si on ajoute à l’équation un trouble cognitif comme la maladie d’Alzheimer, maintenir une glycémie stable devient un enjeu de taille.
Plus gravement encore, l’hypoglycémie a un impact important sur le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Le cerveau utilise comme seule source d’énergie le glucose, et le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer est déjà affecté par un manque de glucose. En cas d’hypoglycémie, on vient aggraver cette carence et provoquer la mort de davantage de neurones, et donc empirer les symptômes de l’Alzheimer. Et ce faisant, on augmente aussi le risque de vivre davantage d’épisodes d’hyperglycémie et d’hypoglycémie, entrainant un cercle vicieux potentiellement fatal.
La théorie du diabète de type 3
Le rôle de l’insuline comme régulateur du niveau de sucre dans le sang est bien connu. Mais des recherches récentes suggèrent que l’insuline aurait aussi un rôle dans la transmission neuronale et la plasticité du cerveau et que le cerveau des patients atteints de la maladie d’Alzheimer ferait un mauvais usage du glucose, entrainant la mort de cellules neuronales. Aussi, ces études suggèrent que les plaques bêta-amyloïde qui s’accumulent dans le cerveau des personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer empêcheraient les récepteurs d’insuline de jouer leur rôle. Ce faisant, la production d’insuline pourrait être déréglée et les cellules cérébrales pourraient développer une résistance à l’insuline, de la même manière que le corps d’une personne diabétique de type 2. Ces découvertes ont amené certains chercheurs à parler de diabète de type 3 en référence à la maladie d’Alzheimer.
Des tests ont été menés pour vérifier le potentiel d’une thérapie par l’insuline sur des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, mais les résultats ne sont pas encore suffisamment probants. Les scientifiques tentent aussi de démontrer une corrélation plus directe entre le diabète de type 2 et le développement de la maladie d’Alzheimer, mais encore là, plus de recherches sont nécessaires. L’appellation « diabète de type 3 » est par ailleurs critiquée par plusieurs experts qui jugent dangereux d’associer les deux maladies dans l’esprit des gens puisqu’elles sont encore, pour ce qu’on en sait hors de tout doute, des maladies complètement différentes.
En conclusion, on ne sait pas encore s’il y a un lien direct entre le diabète et la maladie d’Alzheimer. On sait cependant que ces deux maladies peuvent interagir de manière dangereuse et que le diabète est un facteur de risque de la maladie d’Alzheimer et des problèmes cardiovasculaires qui peuvent avoir un impact dramatique sur notre cerveau. Il est donc primordial, si on souhaite diminuer autant que possible nos risques de développer ces problèmes de santé, d’adopter un mode de vie sain et actif le plus tôt possible.
SOURCES
Alzheimer’s Association (2023) Diabetes and cognitive decline.
T. D’Arrigo, C. Melinosky (2022) Alzheimer’s and Diabetes: What’s the Link?. WebMD.
A.-M. Vézina (2022) Alzheimer: l’insuline ciblée comme traitement. Radio-Canada.
É. Aumont, M. Galipeau (2022) Non, l’alzheimer n’est pas un type de diabète. L’Actualité.
Yaël A. (2023) Diabète et démence, comment aider votre proche âgé? Cap Retraite.